Demain on connaîtra la
peine qu'un tribunal de Casablanca va infliger à l'ingénieur Chafik
Omerani, le citoyen américain d'origine marocaine qui a été
arbitrairement incarcéré au Maroc pour avoir pratiqué sa liberté
d'expression dans des vidéos depuis le territoire des USA. M. Omerani est en grève de la faim depuis 46 jours. Le consul américain à Casablanca a assisté à son procès qui s'est tenu, et c'est très bizarre, à huis-clos. Mais,
c'est le cas le plus intéressant de tous ceux qui touchent les détenus
politiques jetés aujourd'hui dans les geôles alaouites. Ceux qui
l'ont fait arrêter et incarcérer ont d'eux-mêmes révélé leurs identités
après leur médiatique plainte contre les youtubers et les opposants
marocains de l'étranger. Il s'agit du directeur général de la DGSN et
de la police politique, la DST, le commissaire Abdellatif Hammouchi, et
de son homologue de la DGED, une autre police politique camouflée en
contrespionnage, Mohamed Yassine Mansouri. Ces deux responsables ont
la particularité de ne répondre qu'au Palais royal, directement au roi
ou à son principal conseiller et éminence noire, Fouad Ali El Himma. Le
jour où Omerani sortira de prison, demain ou n'importe quand, il aura
toute latitude pour poursuivre ses geôliers marocains aux États-Unis où
la justice et le Congrès, quoi que fassent la Maison Blanche et le
Département d’État, peuvent prononcer à leur encontre quelques
"désagréments", pour ne pas dire autre chose. Omerani a pour lui une
solide jurisprudence américaine en matière de réclamations d'État à État
et de condamnations de responsables étrangers. Cela prendra du temps, mais finira par arriver. Certains disent que le Maroc a fait arrêter l’Américain Omerani pour essayer de monnayer sa libération auprès de Washington. I don't know. Mais ce serait pas très intelligent.
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